1988

  • spectacle vivant

1988

Le Parvis

Jeanne Moreau

Comment une actrice d’une telle notoriété, ayant incarné des rôles majeurs au cinéma avec les plus grands réalisateurs, pouvait-elle se retrouver sur la scène du Parvis, un soir de mars 88 ?

Avant d’incarner l’inoubliable Catherine dans Jules et Jim de François Truffaut, de tourner avec Louis Malle, Orson Welles, Elia Kazan, Luis Buñuel – pour ne citer qu’eux – Jeanne Moreau a commencé au théâtre, passant par la Comédie-Française, puis par le TNP de Jean Vilar où elle a joué aux côtés de Gérard Philippe dans Le Cid et Le Prince de Hombourg. En 1986, le metteur en scène allemand Klaus Michael Grüber lui propose le texte d’Hermann Broch tiré du roman Les Irresponsables pour créer le Récit de la servante Zerline. Très vite, la comédienne sent que la complicité avec Grüber sera exceptionnelle.

Le spectacle, créé au Bouffes du Nord dans le cadre du Festival d’Automne en 1987, connaît un grand succès, national et international. Jeanne Moreau obtient alors, pour cette rencontre exemplaire entre une actrice et un texte, le Molière de la meilleure comédienne. Avec l’ouverture de sa nouvelle salle, Le Parvis avait enfin l’écrin idéal pour accueillir un tel spectacle dans ses murs. Mais encore fallait-il que, dans la logique de tournée de la production, l’incongruité d’un détour par Ibos devienne une étape incontournable… Il arrive parfois que, dans une programmation, un certain nombre de planètes s’alignent, ce qui fut ici le cas.
Dès l’annonce de la date de représentation du 18 mars, le public répond. Il répond tellement bien que le Parvis propose une deuxième représentation le 19 qui sera tout aussi remplie. Et le cinéma programme parallèlement une rétrospective en trois films.

Par la suite, d’autres grandes figures du cinéma fouleront la scène du Parvis : Marie-Christine Barrault, Jean-Louis Trintignant, Claude Rich, Patrice Chéreau ou Fanny Ardant par exemple, plus récemment Nicole Garcia dans Royan. Et enfin cette saison Dominique Blanc dans La Douleur de Marguerite Duras (une rétrospective Duras est d’ailleurs proposée durant la même période). 

Nul doute que, lorsque l’on franchit la porte de la salle de cinéma attenante à la salle de spectacle, la fameuse « Salle Jeanne », il flotte aujourd’hui encore un peu du souvenir de ces soirées de 1988…

 

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Crédits des affiches : Alain Le Quernec