1989

  • spectacle vivant

1989

Jérôme Savary, le Bourgeois Gentilhomme

Impossible de ne pas évoquer cette grande figure du théâtre français. Un homme de tréteaux qui se définissait lui-même comme « un amuseur, un clown, un bateleur, un rigolo… ». En 1989, il présente au Parvis ce qui reste aujourd’hui encore comme une de ses mises en scène les plus renommées, le Bourgeois Gentilhomme. Mais il n’en était pas à son coup d’essai...

À l’orée des années 70, Jérôme Savary monte le Grand Magic Circus (et ses animaux tristes), une sorte de tribu, de famille indisciplinée, où se retrouvent le cirque, la musique, le théâtre et qu’il dirige à la façon d’un Monsieur Loyal. Avec eux, il crée des spectacles outranciers et exhibitionnistes qui scandalisent et dissolvent les limites du théâtre, du cabaret et du music’hall. « Faire politiquement du théâtre » pour Jérôme Savary, c’est emmener les spectacles du Grand Magic Circus en tournée dans 70 villes moyennes de France, où ne sont connus aucun metteur en scène intellectuel parisien, ni Patrice Chéreau ni Ariane Mnouchkine…

Bingo : jouer à l’autre bout de la France dans un centre culturel installé dans un centre commercial, c’est exactement ce qu’il cherche. Ce sera Les grands sentiments en mars 76. Puis Les mélodies du malheur en février 80. Deux spectacles qui marqueront la mémoire des spectateurs et feront naître une grande complicité entre Jérôme Savary et Le Parvis.



Le Bourgeois Gentilhomme est le premier classique français monté par la troupe du Magic Circus en 1981, qu’il reprend juste après sa prise de fonction à la tête du Théâtre National de Chaillot en 1988, tant le succès ne s’est jamais démenti. Au total, le metteur en scène présentera près d’une dizaine de spectacles au Parvis, dont la comédie musicale Marilyn Montreuil et l’une de ses toutes dernières créations, Boris Vian, une trompinette au Paradis.

Jérôme Savary ne manquera jamais de conclure l’un de ses spectacles au Parvis sans s’adresser au public en disant :

"Il y en a qui mettent des supermarchés dans les théâtres, moi je préfère ceux qui font l’inverse !"

 

Crédits des affiches : Alain Le Quernec et Ronald Curchod.