Il y a déjà quelques années que Jérôme Deschamps et ses acolytes errent sur des plateaux nus ; quelques années qu’est née la Famille Deschiens, un spectacle fondateur. « On mettait en scène des gens qui ne savaient pas s’exprimer, raconte Deschamps. On ne montrait pas, comme les autres, les héroïques, les meilleurs. Non, les maladroits ». Des maladroits qui sont démunis face à un quotidien qu’ils ne maîtrisent pas, sans cesse en butte aux situations et aux objets qui leur résistent ou se dérobent, incapables de communiquer sinon par borborygmes, comme si le langage leur échappait également.  

Cette humanité dérisoire, la nôtre en quelque sorte car fonctionnant comme un puissant effet miroir, faisait rire à partir de rien, ou de si peu, mais avec une efficacité redoutable. Par-delà les gags et les rires, on voyait surgir par à-coups chaleur humaine, émotion, tendresse, voire poésie. Le phénomène Deschamps – Makeïeff ne cessera de gagner en notoriété, jusqu’à l’inoubliable série des Deschiens produite par Canal +. Permettant au passage à des comédiennes et comédiens comme Yolande Moreau, Olivier Saladin ou François Morel de se révéler au grand public. Par la suite, Le Parvis a accueilli des spectacles mémorables de la Compagnie : C’est magnifique, Les précieuses ridicules, La cour des grands, Les étourdis, La salle des fêtes. Dans le trio des Blouses, il y avait aussi Michèle Guigon, qui a suivi pendant trois ans avec passion et enthousiasme un groupe d’habitants des quartiers de Tarbes dans leurs projets de spectacles. On se souvient également de l’apparition de Patrice Thibaud dans La cour des grands, ce même comédien venu la saison dernière avec Franito et qui présentera Coyote en mai prochain.  

Enfin, bien entendu, on se réjouit de revoir Jérôme Deschamps tout bientôt dans l’Avare. 

Crédits des affiches : Alain Le Quernec