2008

2008

Ballets C de la B, la vague belge

Dès la fin des années 80, la Belgique contribue de façon majeure au renouvellement des écritures scéniques. On parle alors de « Boom belge », et d’un creuset d’artistes qui va bousculer la danse et le théâtre.   

Le pays est petit par la taille et tout le monde se connaît à défaut parfois de s’entendre. Anne Teresa de Keersmaeker aura été en quelque sorte précurseure de la vague d’artiste belge qui vont bénéficier d’une reconnaissance internationale, dès les années 90 (sa première venue au Parvis date de 1998). Ces créateurs sont flamands ou wallons, parfois d’origine étrangère et définitivement belges. Ce qui à leurs yeux ne signifie pas grand-chose. Ils créent au-delà des frontières, en anglais ou en français et cultivent l’idée d’une confrérie nationale et artistique pour mieux transcender les règles des genres : danse, théâtre, concert, comédie musicale… tout est bon et tout leur convient.  

Pendant près d’une décennie, les artistes belges vont imprégner et renouveler la programmation du Parvis. La venue des Ballets C de la B avec une pièce de Koen Augustijnen est en quelque sorte une première pierre. Suivront Peeping Tom en mai 2008, Sidi Larbi Cherkaoui en mai 2009, puis l’étonnante ouverture de saison d’octobre 2009 avec La Noce, présentée par la Compagnie Walpurgis au centre de loisirs de Bours. Avant un temps fort « Made in Belgique » à l’automne 2010, qui réunira entre autres Dirk Roofthooft, Guy Cassiers (Rouge décanté), la Cie Marius (avec une étonnante Trilogie Pagnol au bord du lac de Lourenties). Par la suite viendront également Alain Platel, le fondateur des Ballets C de la B, Wim Vandekeybus, Jan Fabre, Josse de Pauwe (An Old Monk), la Cie De Koe (Outrage au public), La Cie De Roovers (Timon d’Athènes), les incontournables Tg Stan (My Dinner With André, La Cerisaie, Poquelin II, entre autres)… 

Et surtout Jan Lauwers et la Needcompany, avec une inoubliable représentation de La chambre d’Isabella en 2012. Dans ce spectacle hors normes, Jan Lauwers brosse le portrait d’une femme exceptionnelle, brillamment campée par la comédienne Viviane de Muynck. Longtemps, il sera question de ce spectacle dans les discussions entre et avec les spectateurs du Parvis, dans le hall ou au Café, tant l’impression que laisse ce spectacle vous suit comme une ombre.  

Aujourd’hui, Anne Teresa de Keersmaeker continue d’éblouir régulièrement le public du Parvis, comme avec Exit above. Mais la vague belge a également des héritiers, comme Jan Martens, accueilli récemment avec Any attempt will end in crushed bodies and shattered bones et que l’on devrait revoir bientôt. Une preuve que l’énergie créatrice du plat pays est toujours vivace.