2007

  • spectacle vivant

2007

Sankaï Juku, Kinkan Shonen

A 27 ans de distance, au jour près, Sankaï Juku revient sur la scène du Parvis pour présenter Kinkan Shonen (Graine de kumquat), la pièce culte qui a fait découvrir la danse Butō au public européen. Une forme qui a transcendé les réactions de la génération « post-Hiroshima » au Japon et a jeté les bases d’une approche radicale de la danse contemporaine japonaise.

Crânes rasés, corps poudrés qui semblent prolonger une robe-racine, les figures androgynes de Kinkan Shonen ont fait passer le butō à la postérité. Créé à la fin des années 50, le butō opère une synthèse étonnante entre la culture traditionnelle japonaise et l’avant-garde très influencée par l’Occident, dont les auteurs Georges Bataille, Henri Michaux et Antonin Artaud, fréquemment cités. Ushio Amagatsu appartient à la deuxième génération de chorégraphes, mais c’est lui qui va réellement franchir les frontières à la rencontre du public occidental.



Dès le mois de mai 1980, Le Parvis avait accueilli un premier maître du genre, Min Tanaka, qui avait ébloui le public avec une performance se déroulant dans l’escalier qui reliait Le Parvis au centre commercial. Le 24 novembre de la même année, le groupe Sankaï Juku (l'atelier de la montagne et de la mer) et son chorégraphe Ushio Amagatsu présentent Kinkan Shonen.

Créé en 1978 et véritable acte de naissance de la compagnie, la pièce évoque, selon les mots mêmes du chorégraphe, le rêve d'un jeune garçon sur les origines de la vie et de la mort. Le butō se joue de l’esthétique conventionnelle, des normes sociales, dérange par son questionnement incessant des frontières (humain/animal, vie/mort, masculin/féminin, beau/grotesque…) Les visages sont grimaçants, les corps quasiment nus évoluent par moments de manière minimaliste ou expressionniste. Les représentations sont aussi difficiles à décrire que leur force d’expression est puissante.



27 ans plus tard, le 24 novembre 2007, Kinkan Shonen est à nouveau présenté sur la scène du Parvis avec une nouvelle distribution. Certes, Sankaï Juku a entre temps présenté d’autres spectacles en 1988 et en 2003, mais le choc esthétique de Kinkan Shonen est toujours aussi fort. Disparu en mars dernier, Ushio Amagatsu restera l’un des grands chorégraphes du butō.