Tout commence quatre ans plus tôt, un soir d’été dans la cour d’honneur du Palais des Papes à Avignon. Lucinda Childs danse dans l’œuvre culte de Robert Wilson et Philip Glass, Einstein On The Beach. Moment de grâce qui sidère le public français.
Et dès 1980, elle est sur la scène du Parvis avec sa compagnie. Quatre pièces récentes sont présentées, toutes dans ce style très personnel qu’elle a inventé et qui consiste à reprendre un même enchaînement de mouvements plusieurs fois tout en y introduisant d’infimes variations. Une danse minimaliste, énigmatique et envoûtante à la fois, qui fait écho aux compositions musicales de Glass, Reich et Riley. Comme Carolyn Carlson et Trisha Brown (qui viendra au Parvis en 1993), Lucinda Childs illustre à quel point la danse contemporaine américaine a irrigué plusieurs générations de chorégraphes en Europe.

Le magazine Forum d’octobre 1980 consacre une page entière à la révolution de la « modern dance », celle initiée par Martha Graham, puis à l’irruption de la « post modern dance », incarnée par Merce Cunningham et le collectif d’artistes de la Judson Dance Theater. Lucinda Childs est aujourd’hui une jeune octogénaire et toujours une figure incontournable de ce mouvement. Elle expose par ailleurs ses dessins dans les galeries les plus côtées de New York.

Nous aurons le plaisir de l’accueillir au début du mois de décembre avec Relative Calm, la recréation d’une pièce de 1980 cosignée avec Robert Wilson. Elle y interprètera deux intermèdes basés sur des extraits du journal de Nijinsky. 

Crédits des affiches : Alain Le Quernec