Frappée par l'évolution politique récente de son pays, elle puise cette fois-ci sa matière dans Dogville, de Lars von Trier, y voyant l'instrument idéal pour mettre à nu les racines du mal en toute communauté. À travers une libre adaptation du scénario du film, elle invente une nouvelle fois un dispositif scénique inédit et offre au public l’occasion de multiplier et d’approfondir ses points de vue en oscillant sans cesse entre présence scénique et proximité filmique.
Entre chien et loup narre ainsi l’histoire d’une femme brésilienne qui s’auto-exile et, tentant de fuir le fascisme, avance sans s’en rendre compte vers son destin tragique. Elle trouve refuge dans une communauté tout aussi malveillante. Le récit se passe aujourd’hui et pourrait se passer n’importe où dans le monde. Sur scène, les acteurs filment et sont filmés. Tout est visible, jusqu’au montage du film. Les personnages racontent un étranger qui n’est perçu que comme une menace. Entre réalité et fiction, la metteuse en scène tente ainsi de mettre en lumière la naissance de la haine chez l’Homme et nous alarme sur une menace qui baigne le monde actuel : l’intolérance