2014

  • exposition

2014

Céleste Boursier-Mougenot, From here to ear 

En 2014, Le Parvis réintègre progressivement ses murs après les travaux entrepris par le Centre Commercial Méridien. Un nouveau centre d’art est inauguré. Petit à petit, le public va s’approprier ce nouvel espace, et découvrir une installation tout à fait étonnante de Céleste Boursier-Mougenot. Le bouche-à-oreille fait son œuvre et ce sont au bout du compte près de 5000 spectateurs qui viennent visiter une curieuse volière musicale...  

Le nouveau centre d’art est plus grand, plus fonctionnel et mieux adapté aux usages de l’art contemporain. Il dispose d’une grande hauteur de plafond permettant d’accueillir des œuvres monumentales, et d’un éclairage mixte, naturel et artificiel, qui en fait un lieu particulièrement lumineux. La première exposition, consacrée à Michel Blazy, est un vrai succès. Puis c’est au tour de Céleste Bousier-Mougenot et de son installation From here to ear. Le musicien-plasticien est une sorte de magicien de l’onde, qui se définit lui-même comme un « créateur non pas d’objets mais d’expériences ». Il lui faut peu de choses – l’eau, du vivant, du mouvement et aussi quelques guitares, batteries et pianos – pour créer des dispositifs qui enchantent durablement le spectateur. Surnommé « The birdman of Paris », il est justement connu depuis plusieurs années pour ce projet qui s’installe au centre d’art. Plusieurs dizaines de couples de mandarins sont libérés dans les 300m2 d’espace, transformés pour l’occasion en volière géante. Chanteurs et grégaires, ces oiseaux nichent en groupe sur d’insolites perchoirs, qui consistent en une dizaine de guitares et de basses électriques amplifiées et prêtes à accueillir ces volatiles qui, au gré de leurs mouvements sur les cordes, jouent live des accords préenregistrés rock, punk et métal. Tandis que les sonorités qu’ils génèrent se superposent à leurs propres chants, le concert de pattes sur guitares électriques qu’ils improvisent est régi par les battements d’ailes des oiseaux et les mouvements des visiteurs. Des visiteurs qui ont l’impression de se retrouver en « territoire oiseau », dans un lieu qui ne semble pas appartenir à l’homme. Où la situation peut devenir humoristique, où le détournement des instruments, l’atmosphère inattendue et éminemment sensible, peuvent provoquer la surprise et le rire. Le centre d’art, généralement silencieux, apparaît alors sous une autre forme : un lieu de vie bruyant et dynamique. From here to ear connaît un véritable engouement qui se conclura par l’une des meilleures fréquentations que le centre d’art ait connues. Céleste Boursier-Mougenot, quant à lui, représentera la France à la Biennale de Venise l’année suivante.