Le musicien a de qui tenir : son père était batteur et sa mère rien moins que la grande chanteuse de boléro Mercedes Cortés. Quatre ans de percussions, huit ans de piano, le jeune Roberto épate le public de La Havane dès l’âge de quinze ans. Son jeu personnel autant percussif qu’aérien et mélodique s’inspire très tôt des pianistes cubains Rubén González et Chucho Valdés, comme des Américains Chick Corea et Herbie Hancock. Remarqué par Ibrahim Ferrer, Roberto Fonseca rejoint le légendaire Buena Vista Social Club pour ses tournées et ses enregistrements. Mais c’est avec ses projets et albums en solo qu’il connaît la consécration. Notamment en 2016 avec un Grammy Awards du « Meilleur album de latin jazz » pour ABUC, un voyage dans l’histoire musicale de son île natale. Aujourd’hui, il est considéré comme l’une des figures majeures du jazz cubain. Mais réduire Roberto Fonseca à ses seules origines cubaines serait passer à côté de l’essentiel : le foisonnement d’influences et de styles qui traversent son écriture et son inspiration, du classique au rap, en passant par le funk, le reggaeton, l’électro… Sa technique étourdissante fait le reste. On ne s’interroge plus alors sur une origine précise, impossible de déceler non plus le passage d’un style à l’autre. La musique de Roberto Fonseca est définitivement universelle et a le pouvoir de toucher les auditeurs du monde entier.