La pièce de Maeterlinck que Debussy met en musique nous plonge dans le royaume imaginaire d’Allemonde. L’intrigue qui s’y déroule est à mi-chemin entre la banalité d’un fait divers et l’inconsistance des songes. Un mari tue son jeune frère qu’il soupçonne d’être l’amant de sa femme et finit par mourir de chagrin.
En choisissant de présenter Pelléas et Mélisande au public à partir d’une version avec piano et une équipe de jeunes chanteurs, les deux metteurs en scène Patrice Caurier et Moshe Leiser invitent les spectateurs dans l’intimité des rapports entre les personnages, au plus près de ce qui constitue l’essence de l’art lyrique : porter les mots du poète par la musique. « Les passions interdites décrites par Maeterlinck et transfigurées par la musique de Debussy forment un cocktail explosif » disent les metteurs en scène. « Comme une grenade dégoupillée : on ne distingue rien encore, mais le carnage est imminent. Rendre palpable cette tension, donner corps à cette histoire d’amour, de jalousie, d’oppression et de meurtre et le présenter sous forme d’opéra de chambre permettra aux spectateurs d’éprouver le même choc que celui que nous avons éprouvé devant la violence de cet opéra qui parle du désir comme aucun autre. »