Le flamenco est né en Andalousie au XVIIe siècle, pur produit de cette terre qui fut tout à la fois chrétienne, musulmane, gitane et juive. Art populaire dans lequel musique, chant et danse s’assemblent pour exprimer cet enchantement, ce duende, entre envoûtement et possession, qui fascine et parle au cœur. Codifié au cours des siècles, il connaît depuis quelques années une évolution qui, à partir des formes traditionnelles, amène à des rencontres avec d’autres tendances chorégraphiques.
C’est donc à une confrontation autour de cette pratique flamenca que nous invitent deux personnalités flamboyantes de la danse, Marie-Agnès Gillot, dont l’immense talent et la curiosité insatiable l’ont conduite à travailler sur de multiples collaborations et Andrés Marín, reconnu comme le maître des émotions et des pulsions. Ce fils d’une lignée de danseurs sévillans développe depuis quelques années l’un des flamencos les plus novateurs, à la fois puriste et iconoclaste, dans un espace de liberté qui fait la part belle aux émotions et aux pulsions les plus échevelées. Quant à Christian Rizzo, dont on connaît l’engagement pour le métissage des formes, il les accompagne pour faire émerger une danse qui ne s’impose pas de limite, brillante, féroce et élégante.