Sur scène, une maison s’anime, comme un corps. Par ses ouvertures, elle avale les visiteurs et les recrache. Autour de cet habitat, diverses mini-catastrophes se succèdent sur un rythme accidenté, au gré de la démarche boiteuse de créatures-objets elles-mêmes surgies du mobilier domestique ou urbain. La matière est reine chez Miet Warlop : matériaux de récupération, cartons et plastiques composent un univers ludique dans lequel se lit une parodie de notre quotidien technico-pratique. Mais s’il déborde d’un surréalisme cartoonesque et burlesque, ce tableau domestique n’a rien d’une inoffensive évocation du vivant : ici le matériel est animé par des forces contraires et la catastrophe ou l’échec, à petite ou grande échelle, sont au cœur de la dramaturgie. Connections ratées, accidents-gags, mutations-mutilations, ou quand la destruction annonce le renouveau.