Initialement, il devait y avoir trois représentations d’un ovni chorégraphique et théâtral intitulé Please, please, please. Sur scène, l’inclassable performeuse suisso-espagnole Maria « La Ribot » et la chorégraphe Mathilde Monnier, ancienne directrice du CCN de Montpellier et du Centre National de la danse de Paris (dont Le Parvis a accueilli en 2024 le merveilleux Black Lights). Mises en scène par le portugais Tiago Rodrigues, actuel directeur du festival d’Avignon, elles sont prêtes à livrer au public du Parvis leur duo inédit, une pièce sur la vieillesse et la transmission. Emplies d’une rage habitée et d’une énergie décuplée, les danseuses, affublées de combinaisons à capuche scintillante, s’entortillent, se recroquevillent, se cognent, s’écrient, se racontent dans des anecdotes absurdes et loufoques, comme pour trouver la bonne forme pour résister.

Tiago Rodrigues explique à propos de ce projet hors normes qu’il s’est agi « d’entremêler la danse, le théâtre, le texte, les corps, la musique, le décor, les lumières…, pour trouver l’identité spécifique du trio que nous constituons. Au-delà des considérations de forme, nous nous sommes nourris de questionnements liés au changement de regard que l’on peut porter sur l’avenir : avenir qui n’est plus considéré comme un espace d’opportunités ou de progression, mais comme une menace nous ramenant à nos égoïsmes passés, à notre incapacité à agir collectivement, à l’héritage que l’on va laisser aux nouvelles générations ».

Dans le contexte d’empêchement annoncé ce soir-là, qui voyait tout le pays se reconfiner à l’issue du spectacle, les artistes nous ont livré peut-être leur plus belle partition, pour finir, entre rires et larmes, dans une inoubliable et puissante communion avec le public.