2004

2004

Le Parvis

Colloque « Faut-il avoir peur du financement privé de la culture ? »

À l’été 2003, la loi Aillagon est adoptée. Elle vise principalement à favoriser le mécénat des entreprises, notamment en direction des structures culturelles. Mais le monde de la culture voit arriver cette loi d’un œil inquiet : cela ne présage-t-il pas d’un désengagement de l’État ? À l’automne 2004, Le Parvis propose le colloque « Faut-il avoir peur du financement privé de la culture ? ». Au vu de son histoire, la scène nationale était certainement l’endroit tout désigné pour ouvrir ce débat. 

Les 19 et 20 novembre, lors de cinq ateliers et une séance plénière de synthèse, plusieurs questions sont soulevées qui sont résumées dans les actes qui ont été publiés en juin 2005. « La décentralisation, la crise de l’emploi culturel, les contraintes budgétaires de l’Etat ne désignent-elles pas autre chose que la nécessité de financer autrement ? La société civile, les acteurs sociaux et économiques de proximité ne peuvent-ils pas se sentir associés à un projet de développement culturel, la culture devenant un bien d’intérêt commun ? (…) Quelle sera alors la place respective des financements privés et publics à l’avenir dans un tel contexte ? ».

De nombreux professionnels de la culture sont présents, venus de la France entière, mais aussi du Japon, de Suisse, du Brésil ; des élus bien entendu, des enseignants-chercheurs, le tout sous le parrainage du ministre de la Culture en exercice, Renaud Donnedieu de Vabre, et en présence de son prédécesseur Jean-Jacques Aillagon. Ce colloque aura eu le mérite de mettre en lumière les avancées législatives de la question du mécénat, sans pour autant permettre de déplacer les lignes du débat.

La question du mécénat en 2004 se posait encore de manière marginale dans un contexte où les financements publics restaient très majoritaires. Mais il reste que ces deux jours ont permis d’échanger des informations nombreuses et variées sur les chiffres du mécénat, les différentes modalités de l’échange culture-entreprise, le développement des organisations de soutien, cercles de partenaires, clubs d’entrepreneurs, etc.

Dans la foulée de l’adoption de la loi, Le Parvis avait créé son propre club d’entreprises mécènes, intitulé Bravo ! Au moment du colloque, il regroupait, outre le Centre E.Leclerc Méridien, six entreprises. 20 ans plus tard, les entreprises mécènes sont quatre fois plus nombreuses sur l’ensemble du territoire, comme au Parvis (jusqu’à 26 en 2019).

Selon de récentes études, la culture reste aujourd’hui le deuxième domaine privilégié par les entreprises et représente environ 22% du montant total des dons, juste après l’éducation. Des contributions importantes, mais qui restent loin de celles générées par la philanthropie solidement établie dans les pays anglo-saxons. Ainsi, si le paysage global a évolué, Le Parvis, dont la structure de financements comprend une part importante de soutiens privés, reste une exception.