Le quatuor à cordes est le genre le plus apprécié et le plus emblématique de la musique de chambre. Beethoven l’a transformé en terrain de jeu et d’expérimentation fertile. Il en est sorti un monument absolu de la musique classique occidentale.
L’anecdote est connue même si elle tient sans doute de la légende : alors que crépitent les applaudissements à l’issue de l’Hymne à la joie de la 9e et ultime symphonie, on indique à Beethoven, complètement sourd, que l’œuvre est terminée. Désormais, le compositeur s’emmure dans le silence et consacre les dernières années de sa vie à une seule chose : le quatuor à cordes. Celui-ci concentre en quelques œuvres le point extrême de ses recherches, de son indépendance et de ses audaces. Jusqu’à aujourd’hui, les derniers quatuors de Beethoven surprennent, déroutent, bouleversent profondément et témoignent d’une écriture à jamais moderne.
Artiste invité de Radio France à Paris, le Quatuor Diotima entamera en 2020 un cycle consacré à l’intégralité des quatuors de Beethoven. Pour le concert au Parvis, il propose de mettre en miroir deux de ces œuvres. Le 13e quatuor d’abord, célébré pour ses mouvements emblématiques : la Cavatine, sommet dramatique de l’œuvre dont Beethoven avoue qu’il l’a composée « dans les pleurs de la mélancolie » ; et la Grande Fugue, qui déconcerta totalement auditeurs et interprètes à sa création.
La deuxième partie du concert est quant à elle dédiée au 14e quatuor. Wagner s’en est fait en son temps un exégète très romantique, considérant qu’il représentait la méditation d’un « saint », tout à l’écoute de ses voix intérieures. Il constitue sans doute plus encore l’ultime protestation et l’ultime défi pour conserver le lien avec le monde extérieur. Il est dans tous les cas souvent considéré comme la plus grande œuvre de Beethoven toutes formations confondues. Franz Schubert n’a-t-il pas déclaré à son écoute « après cela, que reste-t-il à écrire ? »
TARIF C