David Krakauer, pape new-yorkais du renouveau klezmer, laisse libre court à son swing euphorisant avec ses jeunes protégés toulousains de l’Anakronic Electro Orkestra.
En seulement quelques albums, le clarinettiste new-yorkais David Krakauer a fissuré l’épaisse muraille de la tradition klezmer... Et il ne s’agit pas d’une petite lézarde mais d’une large ouverture par laquelle on peut admirer des paysages sublimes et insoupçonnés : de nouveaux ornements, une nouvelle manière d’interpréter les figures traditionnelles, de l’improvisation, du jazz, du rock et du funk... Il ne fallait guère attendre pour que d’autres ne s’engouffrent dans la brèche et ouvrent davantage ces horizons. Anakronic Electro Orkestra sont de ceux-là. Lorsqu’ils découvrent la musique de Krakauer, par hasard, au détour d’une émission de radio, une réaction en chaîne démarre... Les cinq musiciens triturent, numérisent, découpent et réassemblent, s’approprient complètement cette musique en y injectant leur identité propre et profonde... avec de l’électronique bien entendu, mais surtout une esthétique très personnelle et une énergie surprenante et communicative. La virtuosité du maître et la folie créatrice de ces jeunes disciples se retrouvent sur la scène, évoquant la transe des rave-parties et nous rappelant que la danse est à la base de la musique klezmer.
De la musique ashkénaze en diable, mais pas casher pour un kopeck, qui impose ces petits goys toulousains comme l’un des groupes du genre les plus excitants du moment. Pas étonnant que David Krakauer, toujours branché sur les ondes créatives de la vieille Europe et plus particulièrement de la scène française émergente, se soit ressourcé à leur insolente inventivité.
Anne Berthod, Télérama, octobre 2013
14 ans et +
Tarif B
clarinette David Krakauer
machines effets Mikaël Charry
basse Ludovic Kierasinski
accordéon Corinne Dubarry
clarinette et effets Pierre Bertaud du Chazaud
batterie Ghislain Rivera